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L’ortie dans tous ses états.

mardi 2 janvier 2018, par Misou Méricq

Dans le numéro d’Octobre (http://www.assiette-sauvage.org/spi..., un excellent article nous permet de connaitre les protéines vertes que procurent les plantes sauvages (Amarante, Mauve, Egopode , Consoude, Bon Henri, Chénopode blanc et, bien sûr, l’Ortie à qui je décernerais pour ma part le premier prix !

Mais soyez rassurés ce prix-là, je le décerne à beaucoup d’autres plantes !

Mais comment l’utiliser ?

Pour beaucoup, peut -être, en soupe bien qu’encore le côté urticant de l’ortie crée la panique !

Toutefois lors d’une expérience faite pendant la semaine du goût dans deux écoles primaires où les élèves entre 6 et 8 ans ont préparé la soupe d’ortie, la totalité des élèves ont goûté (sauf deux), d’abord très anxieux, puis enthousiastes après la dégustation.

Le Week-end suivant les parents ont dû « bien se tenir » et malgré quelques réticences les familles curieuses sont parties cueillir l’Ortie, ont fait la soupe selon la recette que les enfants avaient retenue, et, bien sûr, la recette écrite.

Texte sur l’ortie pour les enfants :

Elle fait partie de la grande famille des simples ! Voilà une plante qui fait l’unanimité, on la déteste !

Elle est urticante, elle brûle ! Tout le monde la connait, du moins ceux qui habitent la campagne, mais quelquefois elle va se promener dans les jardins en ville !

Combien d’enfants et d’adultes se rappellent avec effroi de ses piqûres douloureuses.

Chaque dessous de feuille est recouvert de minuscules « seringues » qui contiennent un venin urticant provoquant des boutons rouges qui démangent énormément !

Mais voilà comment notre Ortie a pu se protéger de tous les prédateurs : les hommes, les herbivores en tous genres (vaches, chèvres, biches, lapins…) aucun ne l’aime, mais tout le monde la respecte, car elle sort ses terribles armes.
Bien sûr l’homme continue à l’arroser de désherbant au lieu d’essayer de la connaitre. Vous allez voir, c’est une plante merveilleuse, qui va vous étonner !

La petite sommité se cueille sans gants pour peu que l’on sache parler à dame ortie. Elle fait partie de toutes les salades. Et n’oubliez pas les graines lors de la montée de la plante en fleur puis en graines ... un condensé d’énergie et de protéines. NDLR

Soupe d’ortie :

la même recette que celle des enfants !
Comment l’utiliser ?

Le haut de l’ortie, à cueillir avec des gants, car vous vous souvenez de ses poils urticants.

En Soupe : ramasser un gros bouquet d’ortie, le mettre à cuire en le couvrant juste d’eau, saler mais pas trop (le sel et le sucre en grosse quantité sont mauvais pour la santé), laisser cuire à feu doux, y ajouter trois ou quatre pommes de terre, vous pouvez aussi simplement y ajouter une à deux cuillerées de farine ou de maïzena, ajouter du lait, laisser cuire encore 5 minutes, puis mixer. Vous pourrez y ajouter de la crème fraîche, mais ce n’est pas indispensable. Y ajouter des petits croûtons…. A vous de jouer.

Aujourd’hui, Il faut faire vite car l’hiver arrive, nos Orties vont disparaitre, heureusement pas totalement, certains endroits protégés permettent d’en ramasser presque tout l’hiver. Mais nous savons aussi que l’année prochaine, au même endroit, elle réapparaîtra dès les beaux jours.

Mais pour ne pas en manquer, allons en ramasser, faisons-la sécher plusieurs jours dans une pièce chaude mais ventilée, bien à plat en couches fines. Nous les remuerons jusqu’à ce que le bruit que fait un papier kraft nous indique que nous pouvons les stocker dans des poches en papier, jamais dans du métal. La couleur des orties sèches doit être très proche de celle des orties fraîches, de cette façon nous en aurons tout l’hiver.

Tisane :

Faire bouillir un demi litre d’eau, au moment de l’ébullition, stopper et y jeter la tête des orties, une poignée, laisser infuser 4 à 5 minutes, pas plus sinon la coloration de l’eau deviendrait très foncée, donc difficile à boire, passer et mettre dans un thermos, en boire plusieurs tasses tout au long de la journée.

C’est une de nos meilleures plantes soignantes : c’est une infirmière !

Très utile pour combattre : les maladies urinaires, maux de reins, maux de tête, eczéma, selles difficiles, troubles du foie, elle soulage la fatigue (grâce à sa forte teneur en fer), les douleurs sciatiques (bains)…

En cuisine

En plus de la délicieuse soupe d’ortie, vous pouvez l’utiliser comme les épinards en branches à la crème, ou hachée mélangée à une purée.

Je fais souvent pour mes petits-enfants, une compote de pommes Bio dans laquelle j’ajoute de l’ortie, je mixe le tout, tout le monde en mange avec délice !

Des cakes à l’ortie, ravioles, crêpes farcies…. Une croustade avec des pommes, ortie, amandes, noix, noisettes et quelques plantes sauvages du moment est un régal.

Faire cuire les orties, les essorer, les hacher, les ajouter aux pommes sur une pâte sablée ou feuilletée, après avoir mis, au fond, les fruits du mendiant : noix, raisins secs…. Et un peu de sucre roux ou du miel, recouvrir de pâte, badigeonnez avec un jaune d’œuf, faire cuire au four à 180 degrés, jusqu’à ce que la pâte soit dorée. Déguster tiède, avec une boule de glace, de la chantilly ou de la crème fraîche ou de la crème anglaise.

Vous pouvez reproduire la même recette en tourte en remplaçant les pommes par des pommes de terre coupées en lamelles, avec de la viande hachée (reste de pot au feu, steaks hachés, poulet, porc) revenue avec de l’oignon et de l’ail coupée en lamelles, 4 ou 5 œufs battus avec de la crème fraîche, un peu de lait et bien sûr de l’ortie coupée finement, pas besoin de la faire cuire, elle cuira avec le reste. Attention, il ne faut pas que le mélange soit trop liquide, la consistance d’une soupe épaisse. Couvrir d’une autre pâte, créer une cheminée au centre et enfourner. Cuire à 180 degrés environ une heure.

NDLR : L’Ortie à toutes les sauces et à tous les fromages ... Ici une valeur très sûre dans notre maisonnée, le fromage aux orties de la ferme de Soulère (09)

Bien d’autres recettes sont possibles, pour l’apéritif petites brochettes : fromage blanc à l’ail ou sans ail, ortie cuite et hachée. Bien mélanger, former des boulettes, rouler dans des noisettes, amandes, raisins secs. Piquer dans une brochette.

Délicieuse gelée d’ortie, à préparer comme la gelée de fruits, y ajouter en fin de cuisson des graines d’orties, excellentes pour la santé.

Et ce n’est pas tout, notre jardin se portera mieux avec du purin d’ortie.

Shampoing

Nos cheveux, rincés avec une décoction d’orties, deviendront plus drus, plus forts, nous les perdrons moins, les pellicules disparaîtront. C’est très simple : faire tremper une grosse poignée d’orties, à laquelle j’ajoute parfois des feuilles de noyer, dans un litre d’eau froide le soir, le lendemain matin porter à ébullition, arrêter et couvrir, pas trop longtemps pour les cheveux blonds ou blancs, 5 minutes tout au plus, le liquide doit être vert clair, enlever les orties en les essorant bien, gardez les orties pour une soupe.. Après avoir rincé votre shampoing, verser l’eau d’ortie tiède sur toute la tête, sécher immédiatement.

Les racines d’orties, bien lavées, plongées dans de l’alcool de fruit à 35 degrés que vous trouvez dans les supermarchés, environ une poignée par litre, laisser au soleil ou contre une source de chaleur, environ 3 semaines. Mettre une petite partie dans un petit flacon, emportez- le avec vous si vous voyagez, le matin quelques gouttes sur le cuir chevelu et vos cheveux serons forts et brillants !

Tissus d’orties

Vous voyez pourquoi l’ortie est si importante et cela n’est pas fini : pourquoi ne pas s’habiller en vêtement à base d’ortie ? A la ferme expérimentale de l’ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des industries Alimentaires en Meurthe- et- Moselle), depuis 2015 64000 plants, maintenant plus, sont cultivés en vue de relancer la filature en France.

Les fibres de la tige sont longues, souples, soyeuses, éclatantes et très résistantes, une fois et demie plus que le coton, le coton est gourmand en pesticide et en eau : 1000 litres sont nécessaires à la production d’un kilo de coton, c’est le troisième consommateur d’eau d’irrigation de la planète et 30 à 50% des pesticides sur la planète sont utilisés pour la culture du coton. Selon les spécialistes, pour faire un jean en coton, il faut 5000 à 10000 litres d’eau d’un bout à l’autre de la chaîne. D’où l’idée de renouer avec l’ortie, plante vivace, qui pousse toute seule d’une année sur l’autre, qui peut donner deux récoltes par an,« elle n’a besoin ni d’eau ni pesticide » Pierre Schmitt.

Le groupe Alsacien Velcorex (Philea, Emanuel Lang et Tissage des Chaumes), groupe détenu par Pierre Schmitt, explique les enjeux de ce projet qui pourrait révolutionner l’industrie du coton. Les racines colorent en un joli jaune les tissus. Certains papiers sont faits à base d’orties.

Voilà quelques bienfaits de l’ortie, alors protégeons là et mangeons-en souvent !


Les orties ...

L’ortie aime les lieux riches en déchets et en azote, les décombres et autres endroits mal famés ... on la reconnait facilement : qui s’y frotte (sans respect), s’y pique. Très riche en protéines et en fibre elle connait (ssait..) de multiples usages ... A nous de la réhabiliter dans sa noblesse

 Toutes les orties sur telabotanica : http://www.tela-botanica.org/page:e...

 Une bible sur l’ortie :
 http://www.terran.fr/le-compagnon-v...

 Un Site consacré à L’Ortie : http://urticamania.over-blog.com/

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