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Le Basilic - 13

jeudi 25 avril 2019, par Aurore Fleur

Le Basilic dans tous ses états ...

Une Ortie sans piquants ?

Le Basilic appartient à la famille des Lamiacées . Ce terme provient du latin labia, « lèvre », en référence à la corolle caractéristique. Selon l’espèce, la fleur peut être blanche à violette, en passant par le rose. La lèvre supérieure en casque (formée de 2 pétales soudés) protège les organes reproducteurs des intempéries et du soleil ; la lèvre inférieure (formée de 3 pétales soudés) sert de plate-forme à l’insecte qui vient chercher le nectar. Pline l’Ancien évoque ce Lamium comme une « ortie morte », c’est à dire ayant perdu son pouvoir urticant.

Le genre Ocimum comprend une soixantaine d’espèces, se déclinant en plus de 160 variétés. Son aire de répartition comprend l’Asie, l’Afrique, l’Amérique Centrale et du Sud, et le pourtour méditerranéen.

L’espèce la plus répandue dans nos régions est Ocimum basilicum, qui se décline, entre autres, en différentes variétés telles que le Basilic romain ou Grand basilic, le Basilic citron, le Basilic thaï, le Basilic pourpre...

La plus grande diversité du genre Ocimum se trouvant en Afrique, certains pensent qu’il en est originaire. Puis il aurait été domestiqué en Inde, d’où il se serait diffusé dans toute l’Asie. Cultivé en Egypte (Basilic pourpre) il y a plus de 3000 ans et utilisé dans le processus de momification, en vertu de ses propriétés antibactériennes notamment, il aurait été amené en Occident par les soldats d’Alexandre le Grand. Les Grecs l’ont adopté et, à leur suite, les Romains. Récolté par le Basileus (souverain), c’était une herbe royale et un symbole de fertilité. Cultivé alors dans tout le bassin méditerranéen, il ne fait son apparition en France qu’au XIIe siècle. En Amérique, il est cultivé dès le XVIIe siècle.

De nombreuses civilisations l’ont associé à des rites mortuaires : glissé entre les mains des défunts, il était censé les protéger dans leur passage vers l’au-delà.

Ocimum basilicum, plante condimentaire aux feuilles vertes, rouges ou pourpres, est un pilier de la gastronomie méditerranéenne, notamment italienne et provençale.

Amatrice des climats tropicaux, le Basilic est une plante vivace qui devient annuelle sous nos latitudes et ne fera qu’exceptionnellement partie de vos cueillettes sauvages mais bel et bien de votre jardin éclaté ! Plante parfumée, elle est une source intéressante de vitamine A , B9, C, calcium, magnésium, cuivre, fer, potassium et manganèse.

Ocimum sanctum quant à lui, est considéré depuis plus de 4000 ans par la médecine ayurvédique comme une herbe sacrée. Il est offert aux divinités Vishnou et Krishna. Très répandu en Afrique et en Asie, on l’a longtemps considéré comme l’ancêtre d’Ocimum basilicum, mais cette antériorité est aujourd’hui remise en question.

Egalement appelé Tulsi, le basilic sacré est très consommé en Inde, principalement en infusions et cataplasmes. On lui reconnaît de nombreuses vertus, par voie interne et/ou locale. Les 3 variétés les plus utilisées sont (Ocimum Sanctum) Rama, (Ocimum tenuiflorum) Krishna, et (Ocimum gratissimum) Vana.

Le Basilic, sous toutes ses formes, est décrit comme ayant des propriétés* anti-oxydantes, fébrifuges, expectorantes, anti-virales, anti-fongiques, anti-bactériennes (hygiène buccodentaire, rhumes, maux de gorge, bronchites, affections pulmonaires). Anti-spasmodique gastro-intestinal, il régule le transit (crampes d’estomac, diarrhées, constipations) et en application externe : contre les crampes musculaires et les règles douloureuses. Anti-inflammatoire, il calme les migraines, les douleurs oculaires (en collyre), et les démangeaisons (piqûres d’insectes notamment). Vermifuge (anthelminthique), cardio-protecteur, anti-toxique (contre les morsures de serpent), hépato-protecteur, il soutient également la fonction rénale par son activité détoxifiante. Il aide à dissoudre et éliminer les calculs rénaux. Ses graines permettent de réguler la glycémie (anti-hyperglycémiant). Plante adaptogène, le Basilic soutient l’organisme au niveau surrénalien et lui confère ainsi une plus grande résistance au stress, aux chocs physiques et émotionnels, et en cas d’épuisement chronique. Enfin, le Basilic serait également un bon répulsif à insectes (mouches, moustiques, pucerons) mais qui attire les abeilles !

Le Basilic en Amerique Centrale, un miracle au sang froid...

Basiliscus plumifrons est un lézard que l’on rencontre au Honduras, au Nicaragua, au Costa Rica et au Panama. Egalement nommé Basilic à plumes, Basilic vert, ou Lézard Jésus-Christ, ce dernier nom lui ayant été attribué pour son incroyable capacité à courir sur l’eau, debout sur ses deux pattes arrière. Ce comportement concerne aussi bien les nouveau-nés que les adultes et est d’autant plus spectaculaire que la masse du lézard varie considérablement au cours de sa croissance : les nouveau-nés pèsent environ deux grammes tandis que les adultes peuvent atteindre 200 g.
C’est la combinaison de la faible masse du lézard et de la large surface de contact avec l’eau (développée par un mouvement complexe de ses pattes arrière et par le dépliement de palmes) qui permet au basilic de se soutenir à la surface de l’eau et lui permet d’aller à une vitesse maximale de 10 km/h. Il semble également qu’il s’aide en frappant l’eau de sa queue. Un homme qui voudrait imiter l’exploit du reptile devrait atteindre une vitesse de 110 km/h.
Le Basilic animal mythologique

Notons enfin que le Basilic est également un animal légendaire, mentionné dès l’antiquité gréco-romaine comme étant un petit serpent, né du sang de la Gorgone lorsque Persée lui trancha la tête. Son venin est mortel et son regard pétrifiant. Il peut être vaincu par le chant du coq, ou encore par la belette qui se soigne de ses blessures avec des feuilles de Rue. Un miroir peut renvoyer ses attaques. Le seul antidote contre sa morsure sont les larmes de Phoenix.

Les Grecs anciens, qui l’appelaient Basilicus regulus, se représentaient le Basilic comme un serpent d’un pied de long, avec une tache blanche et trois excroissances sur une tête pointue ; c’était, disait-on, le plus venimeux des serpents. Son haleine non seulement était mortelle pour les êtres vivants, mais brisait les pierres. Le Basilic des vieux auteurs (parmi lesquels Aristote) lançait par ses yeux le feu et la mort, et cela avec une telle violence, que, si on lui opposait un miroir, la réflexion de son propre regard le faisait aussitôt périr. Son souffle suffisait pour asphyxier ; aucune plante ne pouvait végéter autour de son repaire ; et ses dépouilles, suspendues dans un temple, préservaient celui-ci des toiles d’araignées et des nids d’hirondelles.

Ce monstre si terrible redoutait toutefois une belette qui s’était roulée sur la Rue, et surtout le chant matinal du Coq. Boguet, au chapitre 14 de ses Discours des sorciers, le faisait produire de l’accouplement du Crapaud et du Coq, Pour d’autres, les oeufs hardés, et sans jaune, étaient produits par de vieux Coqs et donnaient naissance à un Basilic s’ils étaient couvés par un crapaud.

Au Moyen-âge, on le représente ainsi avec la tête, le cou et les pattes du coq. Sur quelques monuments, il est figuré avec des ailes de sauterelle ou de papillon. Le Basilic était alors « l’emblème du mal et de la débauche ».

Basilic et Force de Traction Médullaire

Ce petit tour vers la mythologie fait penser à un Ostéopathe à poser un lien possible entre le basilic et la Force de Traction Médullaire (FTM) qui est la tension de la moëlle épinière, comme si c’était un fil, connue pour être comprise entre 20g et 500g, parfois plus, et à l’origine de nombreux désordres finalement très répandus.

Des points communs entre les diverses propriétés du Basilic sacré précédemment listées, et les effets connus des mécanismes de régulation / tension de la FTM sont à relever : régulation du système nerveux, des tensions intra-crâniennes, des migraines, des douleurs ophtalmiques, apaisement, plante adaptogène (une FTM généralement trop élevée est souvent associée à une faiblesse surrénalienne, les surrénales ayant pour une part une origine embryonnaire commune avec le tissu nerveux)... D’ailleurs certains auteurs proposent d’utiliser le Tulsi pour « les affections infantiles » en général.

Les enfants, ces êtres en croissance, ont une moëlle épinière particulièrement sollicitée. Le tissu osseux étant plus sensible à l’hormone de croissance que le tissu nerveux, les vertèbres en grandissant plus vite que la moëlle épinière engendrent un coulissement de cette dernière (dite « ascension apparente »). Ce glissement impose un étirement transitoire surtout lors des poussées de croissance, mais parfois, cet étirement est plus continu, notamment si d’autres facteurs de stress interviennent durant cette période délicate où la tension risque d’être déjà à son maximum. Le regroupement des diverses maladies infantiles en une pathologie commune pourrait alors s’expliquer à la lumière de cette force de traction médullaire trop élevée imposée au corps, souvent au moins transitoirement, parfois continuellement. Le Basilic, cette « plante aux sorcières » , serait donc un remède pour réguler une FTM trop élevée ?

Il est amusant de noter que même en ce qui concerne la mythologie, on retrouve à travers le serpent (symbole de la Kundalini), un lien entre Basilic et FTM. D’autant plus que les remèdes aux attaques de Basilic que sont : le chant par sa composante vibratoire, les larmes par leur effet de libération des tensions émotionnelles (et vibratoire), peuvent elles aussi être un remède contre une FTM trop élevée. Quant à la Rue de la belette elle serait utilisée par les Amérindiens du Sud « chez le jeune enfant agité et qui pleure » !

Aurore Fleur
elodiebig@gmail.com


Une recette :

Pesto Genovese :
 50g de basilic frais
 ½ verre d’huile d’olive
 6 c.s de parmesan
 1 c.s de pecorino
 1 c.s de pignons de pin, ou noix.
 2 gousses d’ail
 1 pincée de sel
Piler tout dans un mortier, en ajoutant l’huile progressivement, à la fin. On obtient une sauce verte assez compacte et prisée dans tout le bassin méditéranéen qui se rajoute comme condiment sur de nombreux plats.

En Savoir Plus :

Les basilics :
Nom scientifique : Chelidonium majus L.
Famille : Lamiaceae
Genre : Ocimum.
Espèces : nombreuses et la plus connue basilicum ayant de nombreuses variétés
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamiaceae
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilic_(plante)
 https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-44334-synthese ; Souvent vendue en pot dans les magasins, souvent cultivée dans les jardins. Tela-botanica nous indique qu’on peut la trouver parfois à l’état spontané un peu partout en France.

Composition :
100g de plante fraîche apportent (en pourcentage des Valeurs Nutritionnelles de Référence) : vit A (65%) , vit B9 (34%), vit C (18%), Ca (34%), Mg (17%), Cu (39%), Fe (37%), K (14%), Mn (57%) source : www.aprifel.com

* Khair-ul-Bariyah et al, 2012, Ocimum Basilicum : A Review on Phytochemical and Pharmacological Studies, Pakistan Journal of Chemistry 2(2):78-85
* Alia Bilal et al, 2012, Phytochemical and pharmacological studies on Ocimum basilicum lynn – a review, International Journal of Current Research and Review, 4(23):73-83

Usage :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Basilic
https://www.supertoinette.com/fiche-cuisine/481/basilic.html

Vous humains êtes parfois soumis à de violents traumatismes - alors, dans ce cas je vous suis utile. Plutôt que les symptômes physiques, c’est la cause qui est traitée par ma médecine vibratoire. Mon application est celle des coups et blessures, des tensions et dissensions, internes et externes. Je serai le Régent de votre Coeur si vous m’y laissez entrer, et je vous aiderai à traverser les obstacles à votre élévation.

J’élève, j’adoucis, je fais la place dans la colonne centrale de votre corps & coeur physique & énergétique. Mon action s’étend de votre arbre respiratoire à l’écosystème de votre vie digestive.

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