Accueil > 6 - Ressources > Autour des Plantes > Créer des lieux de vie pour la faune sauvage #5 ; N° 22-23

Créer des lieux de vie pour la faune sauvage #5 ; N° 22-23

vendredi 4 juin 2021, par Thomas Oak

Créer des lieux de vie pour la faune sauvage #5

… Des zones enherbées
Et
Des prairies fleuries

Avec le développement de l’urbanisation et l’industrialisation progressive de l’agriculture, les prairies ont très fortement régressée depuis ces 20/30 dernières années entraînant un net déclin des insectes pollinisateurs. Effectivement, leurs ressources alimentaires et leurs zones de reproduction et de refuge se faisant de plus en plus rares, les populations d’insectes connaissent un déclin croissant et cela même dans les zones rurales de plus en plus rares en plantes mellifères du fait de monoculture et de l’utilisation de pesticides.

Du coup, avoir dans son jardin en permaculture/holisticulture, son jardin naturel/ mal rasé et aux herbes folles/ en mouvement/ punk ou son hortus une ou des prairies fleuries ne peuvent que restaurer un équilibre devenu précaire.

Quel matériel prévoir ?

 Une grelinette ou une fourche-bêche,
 Une pelle,
 Un râteau,
 Du sable, du gravier et/ou des cailloux,
 Du compost mûr ou du terreau,
 Un bon stock de graines.

A savoir avant de commencer :

Lorsque l’on part d’un sol argileux, limoneux, souvent riche en azote, on se trouve paradoxalement avec une flore relativement « pauvre » en espèces.

Une prairie bien riche et bien grasse, comptera un nombre incalculable de pissenlits, de renoncules, de graminées, et l’on sera en droit de se dire que cela est génial, mais en fait on aura tort, car le nombre d’espèces floristiques sera lui très faible. Une biodiversité « au rabais » en quelque sorte. Plus la biomasse, et donc la fertilité du sol, augmente et moins il y a d’espèces différentes dans la prairie.

Comment procéder façon Hortus ?

Il va donc falloir amaigrir ce sol afin de favoriser une grande diversité de plantes différentes qui serviront à attirer une grande diversité faunistique.

C’est donc en modifiant la teneur en azote du sol, en l’appauvrissant, que l’on aura une influence sur le type de végétation qui viendra y pousser.

Il faut également savoir que la plupart (mais pas tous) des éléments nutritifs se trouvent dans les premiers centimètres du sol et que, par conséquent, c’est là précisément qu’il faudra agir en enlevant cette couche nourricière afin d’obtenir une prairie fleurie, stabilisée dans le temps et d’une très grande biodiversité.

En amaigrissant considérablement votre sol, les plantes qui viendront y pousser ne subiront la concurrence ni des graminées ni des plantes nitrophiles gourmandes en azote et à la croissance agressive et pourront donc se développer et proliférer en toute quiétude pour le plus grand bonheur des butineurs de toutes sortes qui viendront s’y bousculer pour votre plus grand bonheur.

Etape n°1
Enlever une couche de terre et de végétation sur une profondeur de 20 à 30 centimètre. Une partie de cette terre, la plus riche, pourra être utilisée dans d’autres massifs et dans votre potager.

Etape n°2
Mélanger l’autre partie de cette terre, la plus pauvre, à votre sable, vos graviers et cailloux. Et si vous pensez que rien ne poussera dans un tel substrat, vous avez......tort !

Etape n°3
Répandre le mélange sur toute la surface de la zone à ensemencer et à ratisser de façon à niveler au maximum le terrain.

Etape n°4
Semer les mélanges de graines que vous aurez au préalable constitué ou acheté.
Veillez à ce que votre mélange comprenne un maximum de plantes annuelles qui germent au printemps, fleurissent en été/automne, font leurs graines, se resèment et meurent, de plantes bisannuelles qui font une rosette la première année et ne fleurissent que l’année suivant avant de se resemer et aussi de plantes vivaces qui resteront en place plusieurs années.

Savoir quelles plantes vont se plaire ou pas chez vous est impossible à dire, c’est pour cette raison qu’il faut avoir le maximum de diversité possible dans vos mélanges afin de garantir une prairie fleurie de partout et en toutes saisons.

Ensuite, il suffira de garder cette parcelle maigre. Pour cela, il faudra faucher après que les plantes auront produit leurs graines et veiller à exporter la matière organique récoltée vers d’autres zones, comme le potager par exemple, ou elle servira de mulch.

Dans cette zone amaigrie, pas d’arrosage sauf au moment des semis et ce jusqu’à la levée des jeunes plantes.

Ce qui mourra, mourra et ce qui survivra n’en sera que plus et mieux adapté.

Comment procéder façon Perma-Punk ?

Etape n°1
Observer. Faire un inventaire floristique, repérer les plantes rares (s’il y en a), les plantes présentant un intérêt pour l’humain (comestibles, médicinales,..) et celles présentant un intérêt pour la faune.

Marquer les emplacements des plantes à protéger absolument (par exemple une orchidée sauvage poussant en plein milieu de votre prairie).

Etape n°2
Passer la grelinette ou la fourche-bêche sur toute la surface à ensemencer en faisant attention à ne rien abîmer aux emplacements que vous aurez marquer au préalable. Répandre une fine pellicule de terreau ou de compost bien mûr.

Etape n°3
Semer les graines que vous aurez sélectionnées dans la nature autour de chez vous et celles que vous vous serez procurées dans le commerce. Veillez à bien toutes les mélanger entre elles de façon à avoir un mélange bien homogène.

Etape n°4
Remettre une fine pellicule de terreau ou de compost bien mûr.
Plomber le tout avec un bon arrosage, puis surveiller l’arrosage jusqu’à la bonne tenue des jeunes plantules.

Etape n°5
Laisser-faire la Nature et profiter du spectacle.

Petit bémol !

Attention toutefois lorsque vous semez des graines de fleur achetées dans le commerce (type « prairie fleurie », « spécial pollinisateurs » etc.). Ces fleurs ne sont jamais locales, elles sont parfois indigènes, elles sont parfois exotiques.
Il est important de bien se renseigner sur les espèces contenues dans les sachets pour éviter d’implanter des espèces potentiellement à risque pour nos écosystèmes. Même si les espèces que vous avez trouvées sont indigènes, elles n’ont très probablement pas été prélevées dans votre région et donc la génétique des plantes sera différente de celles de votre région.

Quel type de plantes implanter dans ma prairie fleurie ?

Je vous mets ici en vrac une liste de plantes adaptées à des prairies fleuries que ce soit pour terrain pauvre, sablonneux, secs, riches, humifères, forestiers et/ou humides. Je vous laisse faire le tri dans tout ça.

Achillée millefeuille, Agrimoine eupatoire, Ails sauvages, Ail des ours, Ancolies, Anémones pulsatilles, Anthémis des teinturiers, Arum d’Italie, Asters,

Buglosse, Bleuets, Bourraches, Bourse à Pasteur, Buglosse, Benoites,

Calamintha nepeta, Calluna vulgaris (bruyère) Campanules à feuilles rondes,
Campanula mdium, Cardères, Carottes sauvages, Chélidoines, Chicorées,
Coquelicots, Colchiques, Crocus de printemps et d’automne, Ceraiste,
Cinéraire maritime, Cistes, Cyclamen de Naples, Coquelourdes, Cymballaire des murs, coucous,

Digitales,

Echinops ritro, Erodium bec de grue, Euphorbe petit cyprès,

Fenouil, Fritillaires,

Glaieuls de Byzance, Giroflées ravenelle,

Hélianthème, Hémérocalles, Hysope, Hieracium auranticum,

Iris sauvages,

Jacinthes, Joubarbes, Jusquiame,

Lavandes, Lys, Lupins,

Molène bouillon blanc, Monnaie du pape, Muscaris, Myosotis, Mélisse, Marguerites,

Narcisses botaniques, Nivéoles de printemps et d’été,

Onagre, Oeillet de Montpellier, Origan, Ornithogales, Orpins (Sédums),

Pensées sauvages, Perce-neige, Petite Pimprenelle, Pâquerettes,

Réséda, Romarin, Rose trémière, Ruta graveolens (rue),

Santoline, Saponaire, Sauge des prés, Sauge sclarée, Scabieuses, Scilles, Silènes, Solidago verge d’or, Stachys germanica,

Tanaisie, Tulipes botaniques, Thym serpolet, Trèfles.
Verveine officinale, Vesces,

En guise de conclusion

Voilà, vous en savez maintenant un peu plus sur le comment aménager une prairie fleurie qui attirera une profusion d’insectes dans vos jardins.

Cet article ne prend pas en compte le fait que votre terrain puisse se trouver en altitude ou en plaine, au bord de mer ou au milieu des terres, ni le fait qu’il puisse être sur un coteau calcaire, une plaine alluvionnaire, en forêt, sur un terrain sableux ou bien marécageux.

Cet article ne prends pas non plus en compte l’exposition à laquelle le terrain est osé, plein soleil, ombre totale, ou bien quelque part entre les deux.

A vous d’adapter les conseils donnés ici à votre lieu de vie et, pour cela, faîtes de longues ballades autour de chez vous afin d’observer la nature et les plantes endémiques et récoltez y avec parcimonie des graines de toutes les plantes à fleurs que vous y verrez.

Marc et Naomi pour les Enfants de Gaïa, Gardiens de la Terre, Semeurs de Vie, Passeurs d’Espoirs

http://www.assiette-sauvage.org/spip.
php ?article220

Suivez nous également sur Facebook
https://www.facebook.com/lesenfantsdegaiagardiensdelaterre/

 sur notre groupe Facebook
https://www.facebook.com/groups/534455787012972/
sur YouTube
https://www.youtube.com/channel/UCPPyQpKBnS4WbLiH2ewFX0Q


Vous avez aimé cet article, vous pouvez nous aider à en publier d’autres en vous abonnant

https://www.helloasso.com/associations/wakama-nagi/adhesions/cueilleur-culteur

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.