L’aigremoine
Ma rencontre avec l’aigremoine.
Rencontres :
Quand Nathalie a envoyé ce petit texte j’ai fait passer un mail pour demander sur le réseau si chacun pouvait raconter sa rencontre de l’année... silence radio.
Et encore une fois je me heurte comme avec l’ostéo4pattes à une inertie fatale.
Au delà des encouragements pour un projet collaboratif, chacun se sent submergé dans sa vie et sollicité de toutes parts et la participation pour une idée commune n’est jamais assurée.
Cette année j’ai « rencontré » l’aigremoine. Aigremoine eupatoire, Agrimonia eupatoria plus précisément. Oui, je l’avais certainement vue ou croisée au cours des étés précédents, mais sans jamais y faire très attention. Et cette année, est-ce à cause de la météo qui lui a été plus favorable dans mon environnement ? Est-ce parce que moi ou un des mes proches en avait besoin et elle m’a envoyé un signal fort ? Le « hasard » a fait que mes yeux se sont posés dessus fin juin, je l’ai trouvée belle. Trois jours après, je feuilletais un petit livre sur les plantes et leurs usages que j’aime beaucoup, qui est une référence pour moi, pour chercher des informations sur une autre plante. Et en l’ouvrant, je tombe sur la page de l’aigremoine, reconnaissant cette plante qui m’avait attirée peu avant. Je suis agréablement surprise par tous ses bienfaits. Et fière de partager ces connaissances toutes nouvelles, j’en parle autour de moi, ou lors de mes ateliers « plantes et bien-être » estivaux. Une voisine me dit alors qu’une vieille dame de sa connaissance avait même fait toute une culture d’aigremoine sur une partie de son jardin pour bénéficier de ses propriétés. Depuis, j’en vois partout quand je me promène. Ce qui m’interpelle dans cette histoire, c’est la rencontre. « Parce que c’était elle, parce que c’était moi » dirait Montaigne. Et vous, quelle plante avez-vous rencontrée cette année ?
Nathalie Frossard
La Cucubale
Improbable nom ...
Improbable forme de fleur.
Cette année j’ai « rencontré » la cucubale, inutile de vous dire que j’ignorai jusqu’à son existence avant que ma recherche sur Pl@ntNet ne me livre son nom : La cucubale dite Coulichon ...tout un poème .... ou plus doctement Silene baccifera (L.) Roth de la famille des Caryophyllaceae.
C’était en Aout, toute étalée, sous un prunellier, avec des fleurs étonnantes comme ébouriffées ... elle a accroché mon regard !
Evidemment s’en sont suivies des recherches Internet et livresques pour chercher si ce trésor visuel pouvait aussi se mettre dans la salade.
C’est une Plante vivace, pubescente, à souche rampante me dit tela botanica qui en rajoute de description savante. On retiendra, juste qu’elle est toute frêle et que la fleur blanc verdâtre finit par produire un petit bouton noir, une baie. Qu’elle pousse dans toute l’Eurasie.
Mais même si on la décrit souvent, personne pour dire quel usage on en fait ... Rien ... Même l’ami François Couplan ne l’a pas incluse dans une des recettes dont il a le secret.
Pourtant, elle est de la famille des silènes qui sont comestibles ....
Cela, pour moi ressemble à un facheux oubli ... Oubli dont nous sommes collectivement coutumier ...
Même pas herbe à lapin ? en ces temps sec où l’herbe fraîche se fait rare ... Mais pas une petite baie en passant ? Même pas une décoration de salade ?
Alors je ne sais pas vous, ce que vous feriez, mais je vais continuer à chercher et ... un jour à oser tester ! Je vous tiendrai au courant. En effet il me semble impossible qu’une plante à laquelle nos ancêtres ont donné un nom si affectueux, ne leur ai jamais servie à quoi que ce soit !
Et je crois que dans la salade sauvage, c’est vraiment cette notion de redécouverte de la nature qui m’enthousiasme au plus haut point. A l’heure où l’on doit être catastrophé par ce qu’on fait subir à la pachamama, la nature nous fait aussi sous nos pieds des clins d’oeil qui donnent espoir.
Patrick Chêne