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P’tit Journal d’une débutante en Herbes - 15

A L’Eau ?! _ Et ses synonymes : « Non, mais à l’Eau quoi !? » « Ah !!! L’Eau ! » (La Terre est … Ah bon ?! Danse !!! - 2ème partie)

mercredi 30 octobre 2019, par ValéRie Ferrand

« OUI !! Ca y est !!! J’ai fait installer mes gouttières !!!! Et sa cuve de récupération ! »

Comme je n’ai pas osé le crier et le fêter comme je voulais autour de moi, j’en profite pour croire en vous mes lecteurs et le célébrer ensemble, vous partager la Joie de mon tout 1er pas dans ce projet qui me tient tant à Cœur !

« … ? »

Dans mes déambulations de Jardinière en Herbes, il est un sujet qui revient souvent : l’Eau.

« Oui, mais tu as juste installé des gouttières… »

Sur ce vieux hangar au toit que je découvre… très généreux ! Sur ce bâtiment planté là depuis plus de 20 ans, au milieu de prés et forêt.
Sur ce tout petit cabanon, cet abri à moutons ou encore ce petit appentis, oui.

Première étape pour de fructueuses récoltes, premières petites pluies qui abreuvent déjà et font éclore toute une suite de petits aménagements, ces gouttières installées, joli début pour moi, sont aussi l’occasion de vous parler d’expériences bien plus élaborées que j’ai la chance d’observer.

Récolter l’eau, lui permettre de circuler, de rester, de se diffuser, abreuver et faire son Œuvre parmi le Vivant, contribuer puissamment à l’Abondance de la Terre... Ma préoccupation d’aujourd’hui mûrit de discussions et de petits regards sur le travail qui est mené à l’association Wakama Nagi, orchestré par un grand Chêne.

L’Eau… source de Vie, c’est d’abord grâce aux multiples inondations subies l’an dernier, à peine arrivés dans notre nouvelle maison que j’ai pris conscience de sa Force et de son importance… A chaque pluie, nous épongions de nombreux litres. Nettoyage peu réjouissant, qui peut devenir éprouvant. Cette expérience a la valeur de nous avoir fait appréhender la circulation de l’eau, les notions d’étanchéité relative et comment l’eau peut être utilement dérivée…

Au hangar agricole, même topo : une pluie dehors, inondation dedans… Bon. Le sol n’a jamais été aussi sec, et la moindre pluie nous met à mal… Comme une inversion des bénéfices naturels… qui me rappelle que nous avons réussi à marcher à l’envers et à entrainer la terre avec nous…

Il existe pourtant des Lieux où il en va tout autrement…

Tout à mon inquiétude, je traine mon regard sur le jardin à Wakama Nagi. Mon oreille distraite écoute des bribes… « retenir l’eau.. . », « laisser circuler l’eau … », etc.
 ???

Prenant mon courage à deux mains, je finis par tendre les deux oreilles aussi, attraper un petit carnet de notes et oser interviewer pompeusement Patrick Chêne : « Concrètement tu me montres ? »

« C’est Stepp Holzer (sur un moteur de recherche ça donne : Josef Holzer, dit Stepp Holzer … > https://www.permaculturedesign.fr/ferme-permaculture-sepp-holzer-krameterhof-autriche-modele/ ) qui dit que … » Je vais être franche je n’ai pas retenu tous ses mots. Mais voici ce qui me paraît l’essentiel, ce qui me marque et que je voudrais retenir, des choses simples, finalement évidentes et frappantes de résultats sous mes yeux !

Donc selon Stepp Holzer, idéalement 10% des surfaces devraient être recouvertes d’eau. Dans n’importe quel jardin, espace de Nature-culture. Même si nous n’allons pas tous jusque-là, il est des moyens simples et déjà efficaces de permettre à l’eau de nous être bénéfique, nous garder Vivants, et non l’inverse.

Plus pertinent que jamais quand la sècheresse s’installe, retenir l’eau, lui permettre de circuler, de façon ralentie est important pour 3 choses au moins :
 stabiliser la température,
 par l’évaporation humidifier l’air,
 abreuver les organismes vivants (végétaux, animaux, etc, composés majoritairement d’eau) et préserver ainsi un écosystème riche malgré les aléas des saisons, inter-saisons et dérèglements de saisons…

Au début de ma visite, je me rappelle que chaque toit aussi petit qu’il soit peut s’équiper assez facilement d’une gouttière. Comme certains jeux d’enfants, un assemblage de tuyaux oriente l’eau vers une mare.

Même petite, cachée et discrète, ou bien exposée pour un lieu qui invite à se reposer, la mare se glisse dans un paysage et ouvre à une multitude d’aménagements possibles.

Patrick me montre comment installée au bas d’une pente, cette pente peut alors lui procurer naturellement un ombrage, vite augmenté par les végétaux du haut qui vont pousser. Bien sûr cela limitera la vitesse d’évaporation, précieux par temps chaud.
Chaque toit peut trouver sa connexion à une mare.

Il existe bien des façons de concevoir et construire artificiellement ces points d’eau. J’aime celle, simple et pragmatique, développée ici :
Un trou qui n’a pas besoin de prendre des dimensions extraordinaires. Il vaut mieux bien souvent multiplier le nombre de mares sur le Lieu, les répartir, quitte à les relier entre elles. Les créer pas à pas à mesure de nos possibilités, plutôt qu’aucune…
Donc un trou, à votre mesure, avec une partie plus profonde, où vous y déposerez un gros caillou déformé, quelque chose de solide pour y abriter … des poissons, rouges par exemple ! (Et vous résolvez ainsi la question de « Oui, mais que fait-on de tous ces moustiques et autres insectes que nous ne désirons pas nous, mais qui sont attirés par les mares ? ». Vous en faites de la nourriture, précieuse pour de beaux poissons rouges plus à l’aise dans une mare vivante que dans bien d’autres lieux.)

Avant l’abri à poissons, une grosse bâche installée au sol, type bâche pour piscine d’une durée de vie correcte d’une bonne dizaine d’années facile, sera un atout indéniable !

Et l’arrivée de votre gouttière directement dans la mare assurera son remplissage régulier.

Les abords moins profonds seront des endroits privilégiés pour nos amis animaux. Grenouilles et oiseaux ne devraient pas manquer de s’y plaire !
Puis la mare une fois pleine aura la possibilité de déborder et d’inonder cette fois pour notre plus grande joie des zones que nous souhaitons végétaliser, voire cultiver !

Prévoir une petite rigole de sortie à sa mare, tracer un petit chemin que l’eau pourra suivre, l’inviter à s’écouler, circuler lentement le long de votre jardin… pour le nourrir. Et creuser ces petits sentiers, des rigoles, vous donnera l’occasion de créer juste à côté de nouvelles buttes, plus ou moins importantes, au bas desquelles l’eau viendra s’infiltrer, et arroser ainsi les racines qui voudront la trouver. Certains arbres et végétaux vivaces redirigeront bien vite leurs racines vers ces « sources ».
Un trou non étanche pourra également être utile pour retenir l’eau quelques temps seulement.

Le cheminement de l’eau autour duquel s’étalera la Vie devient comme un jeu exaltant à suivre, modeler, puis observer.

Et tout autour des mares communicantes, apprécier : s’émerveiller de cet arbousier qui a délibérément penché son tronc vers la mare. Toutes ses plus vives branches poussent, de plus en plus, au-dessus de la mare. Pour profiter de la température, plus stable ici cet été pendant que des écarts « délirants » de température ont épuisés d’autres arbres différemment logés. Pour se gorger de l’évaporation active. Et comme ses fruits sont bien plus présents, beaux et mûrs au-dessus de la mare, il y a fort à parier que les butineurs ont bien profité de sa sage présence à cet endroit…

Finalement cette petite visite me ramène à la conclusion que des réponses simples (qui demandent d’abord et surtout, de la volonté pour inverser l’effet, de l’huile de coude, des mains dans la terre et un peu de temps mais pas trop à y consacrer) existent à mes inquiétudes :

 quant à la réflexion sur l’effet de la sècheresse et des fortes pluies qui en sont souvent le pendant, notamment sur un terrain en pentes : rétention d’eau pour une meilleure diffusion, plus lente, plantation+++ pour absorption et rénovation du sol.

 et pour capter l’eau qui tombe moins (puisque la sècheresse nous guette, est déjà là) : gouttières partout, rigoles et mares, cuves de récupération multi-usage (abreuvoirs et arrosage, etc.). L’eau qui tombe doit et peut rester sur place.

 Pour absorber le trop plein et maintenir une atmosphère plus stable : plantes et arbres en quantité illimitées.

Dans l’inspiration de Patrick Chêne, je retiens aussi que la connexion des gouttières et des mares en cascade jusqu’à l’aquarium des poissons et la rizière créent un ensemble particulièrement cohérent, harmonieux, beau ! Où de minis-écosystèmes se créent, où la Vie se réorganise et se déploie à volonté, où chacun des « règnes », homme-animal-végétal-minéral-et-Nature invisible, retrouve ensemble les chemins d’un fonctionnement efficace et abondant !

Alors promis, je vais de ce pas œuvrer pour que Némo, Fifi et Loulou, les poissons, prennent rapidement leur quartier dans nos mares entourés de tous leurs collègues, animaux, arbrisseaux, et chatoyants végétaux !


Pour en savoir plus :
* Sur le Lieu de l’Association Wakama Nagi : http://wakama-nagi.org/spip.php?article151
* Sur Patrick Chêne : https://www.patrick-chene.eu/ et https://www.patrick-chene.eu/spip.php?article326
* Sur le Lieu qui me pousse : https://www.facebook.com/loreedesgypsy/posts/438049093591351?__tn__=K-R et https://loreedesgypsy.wixsite.com/elevagegypsycob
* Une autre façon de l’avoir dit, il y a deux ans … :
https://www.assiette-sauvage.org/spip.php?article92

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